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Les 12 lauréats du Prix Pierre Castel 2023

La 6ème édition du Prix Pierre Castel s’est achevée le jeudi 06 juillet dernier avec le Grand Jury. Réunis en visioconférence, les membres du Grand Jury ont auditionné les 12 agri-entrepreneurs retenus lors des sélections en Algérie, au Burkina Faso, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, à Madagascar et en République Démocratique du Congo. Les 1ers et 2nds lauréats ont été désignés à la suite de cette évaluation. Ils recevront leurs récompenses au cours d’une cérémonie panafricaine à Douala en septembre 2023.

L’appel à candidatures a été lancé le 03 avril 2023. Pilotée par Castel El Djazaïr, Brakina, Boissons du Cameroun, Solibra, Star et Bracongo, cette phase a enregistré le nombre record de 1 425 candidatures contre 470 en 2022. Les candidatures reçues ont été examinées avec le soutien de la Chambre de Commerce et d’Industrie au Burkina Faso, Mazars et la Chambre de Commerce, d’Industrie, des Mines et de l’Artisanat (CCIMA) au Cameroun et la Confédération des Petites et Moyennes Entreprises (COPEMECO) en République Démocratique du Congo.

Les phases de sélection

Des comités de sélection et des Jurys ont été constitués dans chaque pays. Ils ont eu pour mission de désigner des agri-entrepreneurs prometteurs qui feront partie de cette 6ème cohorte de lauréats du Prix Pierre Castel. La sélection s’est faite en 3 étapes.

La première a consisté à examiner les dossiers de candidature au regard des critères de participation mentionnés dans le règlement 2023 du Prix. Sur la base des dossiers éligibles identifiés, 36 candidats (6 par pays) ont été retenus pour la suite. Puis, des visites terrain ont été réalisées pour vérifier l’exactitude des informations communiquées par les candidats sélectionnés. Cette seconde étape concluante a permis de valider la sélection de ces agri-entrepreneurs. Enfin, les Jurys nationaux, présidés par les directeurs généraux des filiales Castel Afrique concernées, ont auditionné les 36 entrepreneurs selon les critères suivants : 

- L’esprit entrepreneurial ;
- L’adéquation entre l’offre et le besoin identifié sur le territoire ;
- L’expérience de l’entrepreneur dans son secteur d’activité ;
- L’impact socio-économique et environnemental de l’activité ;
- La qualité du dossier soumis.

 

Deux entrepreneurs par pays ont été sélectionnés lors de ces auditions. D’office lauréats, ils ont par la suite présenté leurs activités et leurs perspectives de développement au Grand Jury réuni en visioconférence le jeudi 06 juillet 2023. Présidé par Pierre Castel, représenté par Marion Navarre, Directrice des Ressources Humaines du Groupe Castel, le Grand Jury a évalué les candidats sur la base de leurs présentations, mais également sur les prévisions d’utilisation des fonds qu’ils vont recevoir. Les premiers et les seconds lauréats ont été désignés à la suite de cette dernière étape.

Les lauréats et finalistes

  • Premiers lauréats

Ils remportent chacun une dotation financière de 15 000 € et bénéficient d’un programme de mentorat et de coaching entrepreneurial avec l’Institut Européen de Coopération et de Développement et IncubMe pour l’Algérie.

Rahma FERDI

Rahma est à la tête de FERDI CHARCUTERIE, une entreprise de production traditionnelle et artisanale de charcuterie de volaille et de viande bovine. Après des études de commerce et de droit, sa passion pour l’agriculture la conduit à changer d’orientation. Elle apprend à produire la charcuterie en Alsace et à Aix-en-Provence. De retour en Algérie après sa formation, elle a pour désir de contribuer à développer ce secteur en apportant de nouvelles techniques et procédés, mais aussi en diversifiant l’offre. En 2021, elle fonde son entreprise avec sa sœur et propose une alternative qui se veut plus saine à la charcuterie industrielle. Elle emploie à ce jour 5 personnes. Avec le Prix Pierre Castel, elle souhaite obtenir la certification HACCP qui lui permettra de renforcer et de développer son marché. Elle a également pour ambition, à long terme, de créer un centre formation pour partager son savoir-faire et susciter l’intérêt pour ce métier.

 

Sandrine OUOBA

Titulaire d’un Master en Économie de la Santé dans les Pays en Développement et en Transition, Sandrine cofonde en 2020 l’entreprise DOUX GOUTS spécialisée dans la production de purées et compotes destinées à l’alimentation infantile. La lauréate travaille en collaboration avec 15 coopératives auprès desquelles elle s’approvisionne en fruits, tubercules et céréales (carottes, patate douce, banane, mil, mangue, papaye…). La formulation des produits est faite avec le concours d’une nutritionniste qui veille à ce que ceux-ci soient sains et riches en micronutriments. Ce positionnement permet à Sandrine et son associé de contribuer à répondre à la problématique de santé publique constatée sur le territoire burkinabè : la malnutrition infantile liée à des carences en micronutriments. En participant au Prix Pierre Castel, elle souhaite augmenter sa capacité de production journalière en passant de 223 pots à 600 pots, par l’achat d’une broyeuse et d’une remplisseuse automatique. L’acquisition d’un tricycle lui permettra de faciliter son approvisionnement en matières premières et l’acheminement de ses produits vers les différents points de vente.

 

Adeline TSEMO PELAGE

De retour au Cameroun en 2019 après ses études en Sciences de gestion en France, Adeline passe un Certificat d'Aptitude Professionnelle en boulangerie avant de professionnaliser sa passion pour les biscuits et les gâteaux. Avec ses 3 associés, elle lance en 2020 MADININA FOODS, une entreprise qui revisite des gourmandises classiques du terroir africain et antillais. Formalisée en 2021, l’entreprise produit des madeleines, cookies et sablés à base de patate douce. Adeline et son équipe garantissent des produits de qualité sans conservateurs et colorants. Les productions sont testées et approuvées par les laboratoires Louis Pasteur et Paléologos. Ils sont commercialisés sous le nom de marque enregistrée à l’OAPI ‘’BOBO’’. En langue ethnique du Cameroun, Bobo signifie ‘’celui qui aime les bonnes choses’’. Face à la très forte concurrence des produits importés, Adeline se positionne sur un marché premium et se démarque par sa dynamique du ‘’consommer local’’. L’entreprise dispose d’un atelier aux normes internationales QHSE. La lauréate a pour objectif de diversifier son offre et son portefeuille client (B to C). Elle souhaite également faire évoluer sa capacité de production passant de 4 000 à 10 000 paquets avec l’acquisition d’un groupe électrogène, d’un laminoir, d’un deuxième four et d’une ensacheuse.

 

Yaha Christelle YOBOUÉ

Christelle dirige ATTREY SERVICES une entreprise agricole fondée en 2016. Elle a pour activité principale la production d’ananas pain de sucre communément appelé ‘’ananas sauvage’’ ou ‘’ananas baoulé’’ en Côte d’Ivoire. Christelle et son équipe travaillent en collaboration avec 200 producteurs dans la ville de Yamoussoukro. Ils ont pour objectif de valoriser et de promouvoir cette variété d’ananas tout en assurant des revenus réguliers aux agriculteurs avec qui ils collaborent. Accompagnée par l’IECD à travers le dispositif Transform elle fait évoluer son offre en produisant de l’ananas séché. Sa participation au Prix Pierre Castel est motivée par le besoin d’augmenter sa capacité de production en étendant sa surface de culture et en mobilisant d’autres agriculteurs de la région.

 

Anna Elodie VOLAZARA

En 2020, Anna se retrouve au chômage technique en raison de la crise sanitaire. Elle se lance dans la production artisanale de beurre de cacahuète et fonde pour ce faire TIAVA, entreprise agroalimentaire qui compte à ce jour une dizaine de personnes. Elle s’approvisionne auprès d’agriculteurs localisés dans les régions favorables à cette culture saisonnière : Amoron’i, Bongolava, Alaotra-Mangoro. Elle met un point d’honneur à appliquer les principes du commerce équitable : échange, transparence et respect. Au-delà du besoin d’avoir une activité rentable, Anna a pour objectif de contribuer à fournir une alimentation riche en protéines végétales pour les enfants et les femmes actives malagas. La lauréate a pour projet d’industrialiser son processus de production. Cette automatisation lui permettra d’augmenter son volume de production et de diversifier son offre. A long terme, elle souhaite acquérir les certifications nécessaires lui permettant de faire connaitre son beurre de cacahuète à l’international.

 

Tony NEPPA

Tony est le manager de BIO-FEA une ferme agricole biologique basée dans la ville de Kinshasa. Créée en 2016, la ferme abrite des activités de pisciculture et d’élevage. C’est dans le cadre de cette dernière activité qu’il a participé à la 6ème édition du Prix Pierre Castel. Le combo efficacité-rentabilité est le secret de réussite de Tony. Face à la difficulté que rencontrent les éleveurs pour s’approvisionner en poussin de souches performantes, il s’est lancé dans une production locale répondant à ce besoin avec la mise en place d’incubateurs d’une capacité de 6 820 œufs. La gestion des déchets fait partie intégrante de son activité, ils sont transmis à des agriculteurs maraichers qui les utilisent comme engrais organiques. Le lauréat souhaite augmenter sa capacité de production pour répondre à la demande croissante sur le marché local. La dotation qu’il reçoit dans le cadre du Prix Pierre Castel lui permet d’acquérir des reproducteurs de poussins et de poulets de chair.

 

  • Seconds lauréats

Les six lauréats classés 2ème reçoivent chacun une dotation financière de 10 000€ et ont également l’opportunité de participer au programme de coaching entrepreneurial spécialisé avec l’Institut Européen de Coopération et de Développement et IncubMe.

Fella BOUTI

Docteure en sciences agronomiques, Fella allie architecture et agriculture pour un développement urbain plus durable à travers ECO TASHIRA. Avec son frère qui est aussi son associé, ils produisent des dalles et murs végétaux à base de résidus provenant de la culture de palmiers dattiers dans la ville de Biskra dont ils sont originaires. Ils travaillent en collaboration avec des paysagistes pour la conception de leurs produits qui se veulent écologiques et participant à la purification de l’air.

 

Biayou Mireille KINI

Après 5 ans d’expériences dans le domaine de la confiserie, Mireille fonde en 2020 BURKINA CANDY, une confiserie artisanale qui propose une alternative plus nutritive aux bonbons généralement consommés sur le territoire burkinabè. Cette idée de création d’entreprise est née de plusieurs constats. Le marché de la confiserie au Burkina Faso est en forte croissance. Très accessibles, ces confiseries sont ancrées dans les habitudes de consommation de la population. Elles contiennent en majeure partie des additifs chimiques et de fortes teneurs en sucre, ce qui est nocif pour la santé. Mireille propose en réponse, des bonbons à base de fruits, de plantes et de produits forestiers que l’on retrouve localement : moringa, jujube, pains de singe, citron… Enrichis en fibres, les bonbons de Mireille ont pour but d’allier plaisir et santé. Des tests en laboratoire sont effectués pour s’assurer continuellement de leur valeur nutritive. Avec le Prix Pierre Castel, elle souhaite acquérir une façonneuse et une emballeuse automatique qui lui permettront de diversifier sa production et d’en augmenter la capacité, passant de 100 à 500 bonbons par heure.

 

Hippolyte NOZAWO

Hippolyte est ingénieur en Chimie Industrielle et Génie de l’environnement. En 2020 il lance la CHOLATERIE NOHI, une entreprise de transformation artisanale de fèves de cacao en tablettes de chocolat et en pâte à tartiner. Cacaoculteur, les fèves de cacao utilisées proviennent de ses plantations et de coopératives d’agriculteurs qu’il forme à l’application de process plus respectueux de l’environnement. Cela lui permet de garantir la qualité de son approvisionnement en matière première. L’ensemble des co-produits est valorisé : les coques de cacao sont recyclées en compost et la pulpe est utilisée pour faire du thé. Pour développer son activité, Hippolyte désire s’octroyer une tempéreuse automatique qui va lui permettre d’accélérer son processus de production et de l’augmenter. A travers sa chocolaterie, le lauréat sensibilise à la transformation du cacao camerounais et fait la promotion du ‘’Made in Cameroon’’.

 

Milka KOUAKOU

La banane plantain fait partie intégrante des habitudes de consommation des ivoiriens. La saisonnalité de cette culture entraine bien souvent des pénuries et des fluctuations de prix. Diplômée de l’INP-HB de Yamoussoukro en Ingénierie des techniques agricoles, Milka s’est donnée pour mission de répondre à ce besoin du marché en créant en 2022 MAMIE MO’TCHI. C’est une entreprise agroalimentaire qui propose une solution de congélation de la banane plantain sous 2 formats : ‘’alloco’’ et pâte à ‘’claclo’’, des mets ivoiriens. Ce sont des produits prêts à l’emploi qui offrent une disponibilité de la banane à tout moment, des prix fixes toute l’année et une durée de conservation de la banane plus longue, de 3 à 6 mois. La durée moyenne de conservation de la banane plantain est de 7 à 10 jours. La lauréate souhaite agrandir son local de production, en augmenter la capacité pour être en mesure de répondre à la demande croissante du marché local et de la diaspora ivoirienne.

 

Stéphan RANDRIANAIVO

KASSAVA BY NOLI est une entreprise familiale de transformation de manioc créée en 2021. Avec sa famille, Stéphan produit de façon artisanale de la farine de manioc, des palets bretons, des cookies et perles de tapioca. Avec le Prix Pierre Castel, il ambitionne d’améliorer la qualité de ses produits, de renforcer la chaîne de production et d’obtenir le label ‘’Vita malagasy’’ qui lui permettra la vente à l’international.

 

Mamadou MANOKA

Mamadou est fondateur et gérant de MOMAEL’S BUSINESS, entreprise qui se spécialise dans l’élevage de mouches soldat noire par bioconversion des déchets organiques. Il a lancé son entreprise en 2019, motivé par le désir d’apporter une solution à un défi majeur que rencontrent les éleveurs en RDC : l’approvisionnement en alimentation animale. Généralement à base de farine de soja et de poissons, ces aliments deviennent de plus en plus chers et moins rentables pour les éleveurs. Cela entraine des cessations d’activités 2 à 3 ans après le lancement. Mamadou propose une solution qui se veut respectueuse de l’environnement et moins coûteuse pour les éleveurs. A partir des déchets organiques qu’il collecte, il produit des larves de mouche qu’il sèche ou broie pour en faire de la farine, de l’huile et de l’engrais. En 2022 il a produit et vendu 800 kilos de larves. En participant au Prix Pierre Castel il souhaite faire la promotion de son métier, augmenter sa capacité de production avec l’acquisition d’un broyeur, d’un séchoir et d’un groupe électrogène.

 

  • Les finalistes

Au nombre de 24, ils bénéficient de formations entrepreneuriales certifiantes avec le Centre International de Genève. Dans le cadre d’un partenariat avec le Groupe Interacadémique pour le Développement et l’Ecole Supérieure d’Agronomie de Yamoussoukro, ils ont la possibilité de participer au Prix Jeunes EspoirsPour une agriculture et une alimentation durables. Lancé pour la première fois en 2022, ce dispositif vise à soutenir l’entrepreneuriat agricole par le levier de la formation d’excellence.

Algérie

  • Sofiane BOUDJEMA, BRENCO E&C
  • Saïd BOUZIDI, Ets Bouzidi Mustapha
  • Abdelkader HAFFAR, Domaine Agricole  
  • Imed MOUES, AGROMELLA

Burkina Faso

Cameroun

  • Léonie ABOH DIANG, FKC SARL
  • Dora KEUTCHOU, Compagnie des Produits du Terroir
  • Yolande NANKENG, EXTRAIT VEGETAL
  • Astrid NFONGMO, Ets Yeülah

Côte d’Ivoire

Madagascar

  • Roland ANDRIAMIRANTO, MYCOFARME
  • Lova RAKOTOMALALA, Ferme lova
  • Toavina RANDRIANTSOLOFO, MG SAKAY
  • Vahatraina RANJALAHY RABEMANANTSOA, MOLI COMPANY

République Démocratique du Congo

  • Ruphin NUNU, MAKCHIPS SAS
  • Dieudonné MPANGWE, La Ruche du terroir
  • Aurélie NGUWA NTONGI, NGUWA PRODUCT
  • Lisette NTUMBA, MUPHILIS CORPORATION